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Florence Cassez : un grain de sable dans l’engrenage franco-mexicain

dimanche 8 mars 2009, par Eduardo Olivares Palma

Sarkozy au Mexique, 40 écrivains mexicains au Salon du Livre de Paris, VI Festival Français à Acapulco...En ce mois de mars les passerelles entre la France et le Mexique sont plus que jamais pleines de projets communs, de rencontres passionnantes mais aussi d’un dossier fort épineux : le sort de Florence Cassez.

Ça pourrait se passer lundi 9 mars à 10 h 20, heure à laquelle le programme officiel de la première visite de Nicolas Sarkozy au Méxique annonce : "Entretien des deux chefs d’État suivi d’un entretien élargi. Ça pourrait se passer aussi à 19h15 l’heure du "Diner d’État offert par M. Felipe Calderon, Président des États-Unis Mexicains et Mme Margarita Zavala en l’honneur de M. le Président de la République et Mme Carla Sarkozy". A moins qu’il ne soit, comme le suggère Le Monde, "abordé dès dimanche soir, au cours d’une rencontre privée entre les deux couples présidentiels".

Tout ce que l’on sait est que le très délicat sujet d’un éventuel retour en France de Florence Cassez, la citoyenne française condamnée à
60 ans de prison par la justice mexicaine pour complicité avec Los Zodiacos une bande accusée notamment d’avoir pratiqué un certain nombre d’enlèvements crapuleux, sera bel et bien au menu de la rencontre des deux présidents. C’est Luc Chatel, le porte parole du gouvernement qui le confirmait lors de son point de presse hebdomadaire.

Côté français, des voix se sont élevées aussi bien dans la presse que dans certains milieux politiques pour presser le gouvernement d’obtenir la libération de Florence Cassez. Certains sont allés jusqu’à exiger de Sarkozy l’annulation de son voyage s’il n’était pas certain de pouvoir ramener Florence Cassez dans l’avion présidentiel.

Côté medias, tandis que Le Monde soulignait que "la peine (60 ans de prison) reste très sévère, même dans le contexte mexicain", TF1 diffusait "le bouleversant appel de Florence Cassez", sur un ton proche de ceux entendus lors de l’arrestation des infirmières bulgares par Kadhafi ou de la captivité d’Ingrid Betancourt.

Pendant ce temps-là, au Mexique...

Certes, les propos du président mexicain Felipe Calderón faisant allusion aux "dispositions (internationales), selon lesquelles, en cas de condamnation définitive, nous pourrions étudier la possibilité que cette ressortissante française purge sa peine sur le territoire français", ont fait souffler un vent d’optimisme chez les amis de Cassez. Même si, par la même occasion, Calderon soulignait que "dans quatre cas, les victimes, et pas seulement une, de cette bande l’ont identifiée précisément comme ayant participé aux enlèvements".

Florence Cassez et Israël Vallarta lors de leur arrestation en 2005

Une mise au point nécessaire vue l’ampleur des réactions qui, au Mexique, appellent Calderon à "résister aux pressions de Sarkozy". C’est notamment le cas du Movimiento Blanco, une organisation citoyenne née en février dernier pour lutter pour "un Mexique plus sûr, une éducation de qualité et du travail". Un appel abondamment relayé par la presse mexicaine qui publie en même temps une lettre ouverte de l’ancienne otage Cristina Ríos, qui s’insurge contre le fait que son "bourreau" - Florence Cassez- prétende se poser en victime.

Obligé de rassurer une opinion publique qui exige des réponses plus efficaces et rassurantes contre la violence organisée qui sévit dans le pays, le président mexicain aura très probablement du mal à faire plaisir à son invité français.

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