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Le Sommet des Amériques vu par la presse latinoaméricaine

mardi 21 avril 2009, par Eduardo Olivares Palma

Un tour d’horizon à travers quelques titres de la presse latinoaméricaine. Hormis le scepticisme bien compréhensible de la presse cubaine, l’heure est à la satisfaction et à l’optimisme.

Au Venezuela, Telesur souligne que "le sommet s’est achevé dans une atmosphère d’harmonie" et évoque les propos du président mexicain à propos de la déclaration finale : "le dialogue pendant le sommet était nettement supérieure a celle du projet de déclaration" a déclaré le président mexicain Felipe Calderón. Telesur rapporte aussi des propos "exclusifs" de Hugo Chávez pour qui le sommet a ouvert "un ère nouvelle dans les relations entre tous les pays de notre continent".

Au Brésil, Estadao relève que Lula se déclare "positivement surpris" par un sommet" où "les leaders ont eu des discussions mûres sur ce qui pourrait être considéré normalement comme des sujets de discorde". Finalement le journal souligne que Lula "a dit aussi que les pays latino-américains doivent mettre de l’ordre dans la maison et ne pas se contenter d’accuser les Etats Unis".

Le journal argentin Clarin explique comment "pour ne pas gâcher la bonne ambiance qui regnait dans la rencontre et les avancées sur Cuba (...) les présidents ont évité de signer la déclaration finale", tout en décrivant la curieuse scène où le premier ministre de Trinidad-et-Tobago, Patrick Manning "s’est retrouvé tout seul sur une belle estrade sans qu’aucun de ses collègues ne le rejoigne".

Le journal chilien El Mercurio met en avant les propos de son compatriote, le secrétaire général de l’Organisation des États Américains, José Miguel Insulza, selon qui l’organisme qu’il dirige "ne serait jamais un obstacle pour la participation éventuelle de Cuba au Sommet des Amériques". Quant au retour de Cuba à l’OEA dont elle fut expulsée en 1962 sous la pression notamment des États Unis, Insulza a soutenu que la résolution était complètement "dépassée" mais que la question du retour de Cuba à l’OEA "dépend en premier lieu de Cuba elle-même".

Les mexicains de Proceso reviennent sur les déclarations d’Obama qui se dit "prêt" pour établir des rapports"d’égal à égal" avec le gouvernement de Cuba. Pour Proceso, elles constituent "la plus grand e avancée qu’un président américain ait faite pour détendre les rapports entre Washington et La Havane après presque un demi siècle d’embargo". La revue souligne également les propos d’Obama sur le fait qu’entre les pays des Amériques "il n’y a pas de partenaire plus ou moins important" mais "un engagement marqué par le respect mutuel, les intérêts communs et les valeurs partagées".

Dans une chronique intitulée "poignée de mains historique", les colombiens de El Espectador , soulignent que "l’une des rencontres las plus attendues du V Sommet était celui des présidents des Etats Unis, Barack Obama, et du Venezuela, Hugo Chávez". “Avec cette même main j’ai salué Bush il y a huit ans. J’ai veux être ton ami" a dit Chávez à Obama selon El Espectador qui, au passage, rapporte la "frustration" du président colombien Alvaro Uribe qui "bien qu’il soit le deuxième chef d"État le plus populaire des Amériques" n’a pas réussi à obtenir un tête à tête avec son homologue états-unien.

Plus circonspect, dans une chronique intitulée "Malgré les sourires, les relations USA-Venezuela en suspens", le Nuevo Herald , qui reflète souvent l’opinion de la communauté latine de Miami, pense "qu’à moins que la cordialité des contacts ne reflète un changement réel dans l’attitude des deux pays, rares sont les analystes qui s’attendent à que le changement soit durable. Compte tenu notamment des "mesures des Etats Unis que Chavez considère hostiles" et des "critiques constantes et acerbes" du leader vénézuelien à l’égard des États Unis.

Franchement sceptique, dans les pages du journal cubain Juventud Rebelde le très prolifique Fidel Castro signe une chronique intitulée "Rêves delirants". " Je ne comprenais pas la cause de l’euphorie qu’expriment quelques des participants su Sommet de Puerto España" selon lesquels il s’agit "du Sommet le plus extarordinaire qu’il n’ait jamais eu lieu", écrit Castro. Sur le ton de l’ironie il écrit "un miracle a dû se produire, pensai-je. La pierre philosophale a été découverte". Et le lider maximo de s’en prendre, sur le ton du persifflage à "l’OEA qui nous a tous sauvés".