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Chili : la droite en pôle position pour le second tour des présidentielles

lundi 14 décembre 2009, par Eduardo Olivares Palma

Avec 44,05% des voix, le candidat de la droite, Sebastián Piñera, est nettement mieux placé que le candidat de la majorité sortante, Eduardo Frei, dont le maigre 29,6% pourrait cependant recevoir le renfort d’une bonne partie du 26,34% obtenu par Marco - Enriquez Ominami (MEO) et Jorge Arrate.

Une confortable avance de presque 15 points a obtenu dimanche 13 décembre le candidat de la droite, Sebastian Piñera, à l’issue du premier tour des élections présidentielles chiliennes. Les possibilités du candidat de la coalition sortante, Eduardo Frei, de retrouver lors du second tour du 17 janvier prochain le fauteuil qu’il occupa entre 1994 et 2000, semblent désormais fort compromises.

Cependant, tout est encore possible dans la mesure où un bonne partie de l’électorat des autres candidats en lice, Marco Enriquez-Ominami (20,13%) et Jorge Arrate (6,21%), motivée surtout par le désir d’empêcher le retour de la droite au pouvoir,
pourrait bien se porter majoritairement sur Eduardo Frei.

Le conditionnel est pourtant de mise. Certes, Jorge Arrate et les siens sont plus que satisfaits de pacte qu’ils ont signé avec les amis de M. Frei au niveau des élections parlementaires qui avaient lieu en même temps que les élections présidentielles. En effet, l’accord aura permis au Parti Communiste de retrouver 3 sièges de député qu’aussi bien le coup d’état de 1973 que le système électoral hérité de la dictature lui avaient interdit jusqu’ici. Lundi matin, le leader du PC Guillermo Tellier, l’un des trois élus, déclarait : "nous allons dialoguer avec Frei car la majorité du pays ne veux pas d’un triomphe de la droite"

Les reserves du "díscolo"

Il en va autrement des presqu’un million quatre cent mille Chiliens qui ont soutenu MEO. Bien qu’ayant précisé à plusieurs reprises que l’éventualité d’un triomphe de la droite ne lui était pas "indifférent" et que la gauche est "son domicile naturel", il a annoncé

Qui après Bachelet ?

dimanche soir que "ne voulant pas abuser de la confiance de ceux qui m’ont soutenu", il ne donnerait pas de consigne de vote pour le second tour. "Chacun, en adulte, saura quoi faire de son vote face à ces deux leaders du passé" a-t-il conclu, renvoyant une fois de plus Piñera et Frei dos à dos.

La prise de position du leader díscolo [1], détenteur d’un cinquième des presque sept millions de voix qui se sont exprimées dimanche, semble indiquer que ce second tour sera bien plus qu’une affaire de simple report de voix et remet pratiquement le compteur à zéro. C’est en tout cas ce que semble penser Ernesto Ottone, sociologue et membre de l’équipe de M. Frei pour qui "une nouvelle campagne vient de démarrer". Prudent, Ottone estime qu’il faut se méfier de toute tentation de traiter d’une manière "mécanique" les résultats du premier tour.

En tout état de cause, les grandes manœuvres destinées à gagner la bataille du second tout ont démarré ce lundi avec les appels de Sebastian Piñera à quelques personnalités ayant soutenu MEO pour qu’ils fassent désormais partie de son équipe de campagne et avec la démission de la porte-parole de Michelle Bachelet, Carolina Toha, qui devient la chef de campagne d’Eduardo Frei.

Âgée de 44 ans, elle devrait lui apporter un visage plus jeune, aimable et tourné vers l’avenir. Des attributs dont le candidat de centre gauche manque cruellement.

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[1Indocile