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Équateur - Colombie : vers la normalisation des relations diplomatiques
mercredi 30 septembre 2009, par
Un rapprochement semble s’amorcer un an et demi après la rupture provoquée par l’incursion de troupes colombiennes en territoire équatorien qui s’était soldée -entre autres- par la mort du numéro deux des FARC, Raúl Reyes.
On s’en souvient. Les négociations et rumeurs autour d’une possible libération d’Ingrid Betancourt et autres otages des FARC battaient leur plein lorsque, le 1er mars 2008, des troupes colombiennes sont entrées dans la zone équatorienne d’Angostura. À l’époque, Bogota avait justifié l’incursion en affirmant avoir démantelé plus de 100 bases des FARC sur le territoire équatorien et avoir trouvé dans le fameux "ordinateur de Raúl Reyes" récupéré par l’armée colombienne, des informations qui avalisaient la thèse du gouvernement d’Alvaro Uribe sur les liens supposées de l’Équateur (et du Venezuela) avec la guerrilla.
Considérant qu’il s’agissait d’une "agression complètement injustifiée", deux jours plus tard le président équatorien Rafael Correa décidait de rompre les relations diplomatiques avec la Colombie, conforté par ailleurs par les prises de position des autres pays latinoaméricains qui avaient majoritairement "rejeté l’incursion de forces militaires et d’effectifs de la police de Colombie en territoire équatorien".
Le long chemin de la reconciliation
Retardées selon les autorités équatoriennes par "les campagnes de presse de la Colombie ainsi que par son manque de volonté pour arriver à une solution diplomatique de ces problèmes", les retrouvailles entre les deux pays semblent avoir fait un pas en avant le 24 septembre dernier, en marge de la LXIV° Assemblée Générale des Nations Unies.
Ce jour-là, les ministre des Affaires Étrangères de l’Équateur, Fander Falconí, et de la Colombie, Jaime Bermúdez, ont présenté un communiqué conjoint, qui affirme que "les Gouvernements de l’Équateur et de la Colombie ont initié un processus de dialogue direct, dans le but de parvenir à une normalisation des relations diplomatiques"
Dans le communiqué, le gouvernement colombien "renouvèle son engagement à ne pas effectuer des opérations militaires ou de sécurité dans le territoire équatorien", tandis que l’Équateur "réitère qu’il ne tolère et ne tolèrera pas la présence de groupes armés irréguliers dans son territoire".
Tout en remerciant particulièrement la collaboration du Centre Carter et de l’Organisation des États Américains dans ce processus de rapprochement et de normalisation des relations, le communiqué affirme par ailleurs que "les gouvernements de la Colombie et de l’Équateur "reconnaissent la valeur des liens de fraternité et font preuve de leur volonté de construire une nouvelle relation bilatérale, basée sur le respect mutuel et la collaboration efficace pour le développement de leurs potentialités respectives, la lutte contre les menaces communes et la consolidation de la paix".