Accueil > Au jour le jour > La tension monte entre le Brésil et le Honduras

La tension monte entre le Brésil et le Honduras

lundi 28 septembre 2009, par Eduardo Olivares Palma

En même temps que le gouvernement de facto instaurait l’état d’exception pendant 45 jours, il lançait aux autorités brésiliennes un ultimatum qui a reçu un réponse cinglante du président Lula : mon pays n’accepte pas des ultimatums d’un gouvernement putschiste.

Photo : D.R.

Quelques jours après le retour au pays du président José Manuel Zelaya - toujours réfugié à l’intérieur de l’ambassade du Brésil- l’histoire semble s’emballer aux Honduras où Roberto Micheletti vient de décider la suspension pendant 45 jours les libertés d’expression, de circulation et de réunion afin de contrer la poussée du mouvement qui exige la restitution du pouvoir au président constitutionnel.

Dans une véritable fuite en avant, le président de facto a, en même temps, interdit l’entrée au pays d’une délégation de l’Organisation des États Américains (OEA), et lancé un ultimatum au gouvernement brésilien lui donnant un délai de dix jours pour "définir le statut de M. Zelaya" faute de quoi "la représentation (brésilienne) perdra sa condition diplomatique".

Lula hausse le ton

Tout en convoquant une réunion extraordinaire le secrétaire général de l’OEA, José Miguel Insulza, a condamné en des termes plutôt prudents une décision qui "rend très difficiles les efforts destinés à promouvoir la paix sociale et à la recherche de solutions sur la base du dialogue et de la réconciliation nationale".

Photo : D.R.

Beaucoup plus direct et franchement agacé, le président brésilien Lula a déclaré depuis Caracas, où il assistait au Sommet Amérique du Sud - Afrique (ASA), que son pays "n’accepte pas un ultimatum d’un gouvernement putschiste". Il a ensuite souligné que, pour lui, non seulement Zelaya était le président légitime du Honduras mais "qu’on avait assisté rarement à un tel consensus international contre un gouvernement de facto". Lula a continué en affirmant que si le gouvernement de Micheletti convoquait à des élections, "il s’en trouverait très peu de pays prêts à reconnaître les résultats". La solution est très simple : le putschistes doivent quitter le palais présidentiel, Zelaya doit revenir au pouvoir et alors on pourra convoquer des élections présidentielles, a conclu Lula.