L'objectif affiché du voyage de Nicolas Sarkozy, dix ans après celui de Jacques Chirac, est de stimuler les échanges économiques et culturels. La France veut être plus présente en Amérique latine, dans la foulée de la visite présidentielle au Brésil, fin 2008. M. Sarkozy mise sur le Mexique, membre du Conseil de sécurité des Nations unies en 2009-2010 et l'un des rares pays émergents à s'engager réellement - à l'initiative du président Felipe Calderon - dans la négociation globale sur le climat.
Les deux pays veulent aussi publier, lundi 9 mars, une déclaration commune à l'approche de la réunion du G20 de Londres, où les vingt premières économies de la planète chercheront des issues à la crise mondiale.
La France a décidé de faire de 2011 "l'année du Mexique" et prépare le terrain avec une série de projets culturels, ce pays étant l'invité d'honneur du Salon du livre à Paris, du 13 au 18 mars, tandis qu'une exposition sur la civilisation de Teotihuacan doit s'ouvrir en septembre au musée du Quai Branly. Un accord de coopération entre l'Institut de sciences politiques de Paris et le Colegio de Mexico, la plus prestigieuse institution de l'enseignement supérieur, sera signé lundi.
Le président français est accompagné d'une délégation composée de dirigeants de grands groupes industriels (Lafarge, Schneider, GDF, Suez, Danone, Saint-Gobain), mais aussi de petites et moyennes entreprises. Avec des exportations à hauteur de 2,217 milliards d'euros en 2008 (+ 18,5 %) et plus de 777 millions d'euros d'importations, la France est le quatrième partenaire européen du Mexique (1 % de ses échanges), derrière l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne - et très loin après les Etats-Unis ou le Canada, auxquels Mexico est lié par l'Accord de libre échange nord-américain (Alena).
USINE DE VACCINS
Les contrats les plus significatifs de cette visite concernent le secteur pharmaceutique, Sanofi-Pasteur investissant 100 millions d'euros dans la construction d'une usine de vaccins, en partenariat avec l'entreprise mexicaine Birmex, qui lui permettra d'exporter vers le reste du continent latino-américain. La française Thales vient de remporter un contrat de 400 millions de dollars afin d'installer huit mille caméras de vidéosurveillance dans les rues de Mexico, mais il profitera surtout à son partenaire Telmex, propriété du milliardaire Carlos Slim, l'homme le plus riche du Mexique.
Enfin, EADS, qui avait déjà équipé de moyen-courriers l'aviation commerciale mexicaine, a remporté un succès symbolique en vendant six hélicoptères de transport destinés aux forces de police. Ce contrat est considéré comme important par le constructeur aéronautique européen, qui cherche à établir une tête de pont en Amérique du Nord, à travers l'Alena.
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