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Billet de blog 18 juillet 2008

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Mexique-Iran, l’axe du « narcoterrorisme »

L’atmosphère de frayeur au Mexique est montée d’un cran, le 17 juillet dernier, après les révélations du quotidien El Universal sur les liens entre les cartels de la drogue et des organisations islamistes iraniennes.

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L’atmosphère de frayeur au Mexique est montée d’un cran, le 17 juillet dernier, après les révélations du quotidien El Universal sur les liens entre les cartels de la drogue et des organisations islamistes iraniennes. Selon un rapport de l’Agence anti-drogue américaine (DEA), les tueurs mexicains du narcotrafic se rendraient depuis 2005 en Iran, via le Venezuela, pour se former au maniement d’armes lourdes. Ces anciens militaires, débauchés par les cartels du Golf, de Sinaloa et de Juarez, y apprendraient à utiliser des armes automatiques, lance-roquettes, bazookas et autres explosifs, auprès notamment du groupe extrémiste, les Gardes Révolutionnaires Islamistes. A la fin de leur stage, les narcotrafiquants rentreraient dans leur pays pour former à leur tour de nouvelles recrues. « Puisque le crime organisé et les terroristes opèrent selon des moyens clandestins, ces groupes utilisent des méthodes d’action similaires », précise le rapport de la DEA qui alerte le Congrès américain sur les risques pour la sécurité nationale des Etats-Unis et du Mexique. Depuis quelques semaines, la spirale des violences sur le territoire mexicain accrédite en effet l’hypothèse de l’émergence d’un « narcoterrorisme ». Quatre voitures piégées ont été retrouvées mardi dernier dans l’Etat de Sinaloa (Nord). A l’intérieur, des bouteilles de gaz de 10kg dotées de détonateurs activables par téléphone portable, équivalentes à celles utilisées par des groupes terroristes comme Al-Qaïda. Si quelques jours plus tôt une « auto-bombe » identique était incendiée par des narcotrafiquants, l’explosion a été évitée de justesse. Mais depuis un mois, les restaurants et les bars des villes frontalières avec les Etats-Unis flambent à la chaîne, créant une panique au sein de la population, déjà traumatisée par la vague de décapitations et autres fusillades en série. Pour Jorge Chabat du centre d’investigation mexicain CIDE, cité par El Universal, ce nouveau mode d’action « reflète une certaine exaspération » des cartels de la drogue, auxquels le président mexicain a déclaré la guerre depuis décembre 2006. La recrudescence d’actes « narcoterroristes » rappelle la Colombie des années 1980, où les cartels répondaient à coups de bombes aux extraditions de leurs chefs vers les Etats-Unis. Le Mexique suivra-t-il la voie colombienne ? Les attentats de ces derniers jours pourraient bien en être les prémices.

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