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Billet de blog 11 janvier 2009

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Au Brésil, 2009 sera l’année de l’amour sûr

Lula a décidé de battre les records : cette année son gouvernement va distribuer la bagatelle de 1,2 milliard de préservatifs dans le pays. C’est trois fois plus que ce qu’il a fait en 2008 : 406 millions. C’est de loin le programme de prévention le plus ambitieux du monde.

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Lula a décidé de battre les records : cette année son gouvernement va distribuer la bagatelle de 1,2 milliard de préservatifs dans le pays. C’est trois fois plus que ce qu’il a fait en 2008 : 406 millions. C’est de loin le programme de prévention le plus ambitieux du monde.

Comme tous les ans, il connaîtra des points d’orgue, tel le carnaval, durant lesquels la répartition sera accompagnée d’un battage publicitaire, parmi les plus drôles du monde, et surtout les plus explicites. Ici, pas question comme dans d’autres pays d’Amérique latine de montrer deux jeunes gens se tenant par la main en glissant un slogan sur la « responsabilité ». On appelle un chat un chat, et une capote, une capote, en montrant parfois en direct à la télévision et dans des millions de petits fascicules distribués, comment on l’utilise. L’Organisation mondiale de la santé salue d’ailleurs le programme brésilien, qui combine prévention (distribution de préservatifs et information), traitement (trithérapie gratuite pour tous les malades), et bataille internationale contre les grands groupes pharmaceutiques pour obtenir une baisse des prix des remèdes.

Ce programme, sans doute le seul qui puisse être qualifié de « politique d’Etat » au Brésil – il est suivi scrupuleusement pat tous les gouvernements conservateurs ou progressistes depuis les années 1980, a permis au géant latino-américain de ne pas devenir une autre Afrique du Sud, alors qu’il en avait toutes les caractéristiques. Il a trouvé avec le remarquable ministre de la santé, José Temporao, un défenseur acharné, qui étend désormais la lutte sur le terrain de la contraception. Hormis la distribution de préservatifs, le gouvernement va distribuer cette année 458 millions de pilules du lendemain, et étendre la prescription de pilule traditionnelle. L’objectif est d’en finir avec la contraception que les plus défavorisés sont contraints d’adopter, qui est la stérilisation. D’ailleurs, cette année, pour la première fois, le pourcentage de femmes prenant la pilule (22,1%), a dépassé la ligature de trompes (21,8%).

Lula se prépare à une bataille avec l’Eglise catholique qui vient de dénoncer son programme de distribution de pilules et préservatifs, estimant que le gouvernement devrait plutôt se concentrer à d’autres tâches, comme la prévention de la dengue (répandue par les moustiques durant l’été). Sur le terrain pourtant, des centaines de curés défient l’autorité en proposant eux-mêmes aux fidèles de leurs paroisses des moyens de contraceptions pour éviter les grossesses non désirées et les maladies sexuellement transmissibles.