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Billet de blog 2 décembre 2008

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L’Amérique Latine mortelle pour ses jeunes

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L’Amérique Latine a beau passer par un moment politique passionnant, réussir à combattre la pauvreté et à tenir bon malgré la crise financière, elle est toujours incapable de résoudre le problème de la violence en particulier par les jeunes. La dernière livraison de RITLA, une ONG qui dresse annuellement une carte de violence dans 83 pays, dont 16 de la région,

souligne ainsi que la probabilité pour un jeune de 15 à 24 ans de mourir assassiné est 30 fois supérieur en Amérique Latine à l’Europe. Au total, le taux d’assassinat juvénil est de 36,6 pour 100 000 habitants en Amérique Laine, contre 16,6 en Afrique, 12 en Amérique du Nord, 2,4 e, Asie, 1,2 en Océanie et 1,2 en Europe.

C’est au Salvador, un pays ravagé par les maras, les gangs de jeunes, que la situation est le plus tragique : on compte 92 jeunes assassinés pour 100 000 habitants. Ces bandes, expulsées des Etats-Unis, sèment la terreur dans des pays déjà marqués par une histoire de guerres civiles et de conflits politiques. Le même phénomène se retrouve au Nicaragua et au Guatemala. L’Amérique centrale monte ainsi en puissance dans le classement de la violence, auparavant monopolisé par le Brésil et la Colombie. Dans le premier, c’est le succès des campagnes de désarmements, lancées depuis 2003, qui a permis une réduction des niveaux de violence. En Colombie, ce sont de belles opérations dans des villes comme Cali et Bogota qui donnent des résultats. Les pays les plus sûrs restent le Chili, l’Uruguay, et Cuba, avec un taux de 7 assassinats pour 100 000 jeunes.

La violence n’est pas un hasard, même si l’Amérique Latine est plus riche que l’Afrique. Les spécialistes montrent que le taux d’assassinat dépend peu du niveau de pauvreté. En revanche, les écarts de revenus et les inégalités expliquent deux tiers des variations. Malgré les politiques sociales, les structures de revenu n’ont que peu changé dans la région.