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A Bogota, des épargnants floués s'en prennent au gouvernement

L'état d'urgence sociale, qui permet à l'Etat de légiférer par décret, a été déclaré le 17 novembre.

Par Marie Delcas

Publié le 22 novembre 2008 à 14h31, modifié le 22 novembre 2008 à 14h31

Temps de Lecture 2 min.

"Dehors (le président) Alvaro Uribe ! David Murcia Guzman, le peuple est avec toi", scande la petite foule venue manifester sa solidarité avec le patron de DMG. Cette société d'épargne pyramidale a été fermée par le gouvernement colombien, provoquant la colère de ses milliers de clients. Des centaines d'entre eux sont descendus dans la rue, jeudi 20 novembre, à Bogota et dans le sud du pays. Arrêté au Panama quelques heures plus tôt et immédiatement livré aux autorités colombiennes, David Murcia venait d'être incarcéré.

DMG, ce sont les initiales du personnage, un jeune homme de 28 ans à l'imposante queue de cheval. Parti de rien, sans diplôme ni formation, il s'est constitué en un temps record une immense fortune.

DMG a des succursales dans sept pays et dans plus de cinquante municipalités en Colombie. Les autorités le soupçonnent d'être lié aux milieux de la drogue, voire aux paramilitaires et à la guérilla.

Jeudi matin à l'aube, des centaines de clients inquiets ont envahi le stade de Bogota. Le gouvernement les avait invités à venir s'y enregistrer pour organiser l'opération remboursement promise par le président Uribe. Mais la confusion administrative et le manque d'information ont rapidement provoqué la colère des usagers.

"David Murcia a toujours tenu promesse. Le gouvernement, lui, veut nous piquer notre fric", affirme une jeune femme qui n'a pas envie de dire son nom. Employée de bureau, elle a placé 9 millions de pesos (3 000 euros) chez DMG, sur le conseil de ses collègues qui, elles, "ont gagné beaucoup d'argent". Comme les autres, elle ne comprend pas pourquoi le gouvernement a fermé une entreprise qui fonctionnait parfaitement. "Le blanchiment d'argent, ce n'est pas mon problème à moi", soupire la jeune femme.

DMG offrait à ses clients des cartes à points qui leur permettaient d'acheter biens et services à des prix défiant toute concurrence. Electroménager, ordinateurs, voitures, billets d'avion, DMG vendait de tout et remboursait quelque mois plus tard - en liquide - le montant des achats, complété d'intérêts mirobolants.

La récente faillite de plusieurs "pyramides" de province a conduit les autorités à intervenir et à mettre un terme aux activités de DMG. "L'état d'urgence sociale", qui permet au gouvernement de légiférer par décret, a été déclaré le 17 novembre.

Selon les autorités, entre 500 000 et deux millions de personnes ont placé de l'argent dans ces organismes qui jouaient les banques. Alors que plane la menace d'une récession mondiale - et que Noël approche -, les observateurs s'interrogent sur les conséquences économiques, sociales et politiques de l'effondrement de ces pyramides et de la fermeture de DMG.

Mercredi, David Murcia a été mis en examen pour blanchiment d'argent, enrichissement sans cause et captation illégale de fonds. En 2003, à La Hormiga, dans le sud du pays, là où pousse la coca, il avait fondé son entreprise avec un capital initial de 100 millions de pesos (33 000 euros). Les dépôts bancaires de l'entreprise - qui, en un an, atteignirent 2 milliards de pesos (660 000 euros) - avaient attiré l'attention des autorités financières. Elles ont mis cinq ans à intervenir.

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