La guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) a accepté, dans un message diffusé mardi 28 octobre, de donner suite à la proposition faite le 11 septembre par un groupe d'intellectuels colombiens de nouer un dialogue pour tenter de trouver une solution au conflit. "Cette lettre est le commencement de l'échange épistolaire qu'on nous propose pour discuter d'une issue politique au conflit, d'un échange humanitaire [des otages] et de la paix", lit-on dans ce message daté du 16 octobre, signé du bureau politique des FARC et diffusé mardi par l'agence Anncol, souvent utilisée comme canal de communication par la guérilla. "Nous participerons, devant le peuple, à un dialogue ample et franc, sans dogmatismes, sans sectarismes et sans dénigrements", ajoute la guérilla qui se dit disposée à parler "sans conditions", sans exiger, comme elle l'a toujours fait jusqu'ici, la création d'une zone démilitarisée comme préalable à tout dialogue.
Le 11 septembre, une centaine d'intellectuels (politiques, journalistes et dirigeants colombiens) avait demandé à la guérilla d'accepter une reprise du dialogue en vue d'un accord humanitaire permettant la libération des otages. "Nous les invitons à développer un dialogue public par le biais d'un échange épistolaire", avaient-ils écrit. Selon le quotidien colombien El Tiempo, les intellectuels ont commencé à réfléchir hier des modalités concrètes pour communiquer avec les guérilleros. Moris Akerman, l'un des signataires, a suggéré un échange par le biais d'Internet. Les courriels seront ensuite rendu publics. Il a salué la volonté des FARC de dialoguer devant les Colombiens.
La fuite réussie dimanche d'un des plus anciens otages politiques des FARC en compagnie de son geôlier a mis en lumière une nouvelle fois les difficultés de la guérilla, dont les dirigeants ont de plus en plus de mal à contrôler leurs troupes, estiment plusieurs analystes. Depuis le début de l'année 2007, les Forces armées révolutionnaires de Colombie ont perdu 24 de leurs otages les plus précieux sur près de 50, dont 18 qui ont fui ou ont été libérés par l'armée. La fuite du dernier otage est intervenue après l'envoi du message des FARC proposant l'établissement d'un dialogue sur l'issue du conflit.
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu