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Confrontée à la crise financière, l'Argentine veut nationaliser ses retraites

La présidente Cristina Kirchner a annoncé, mardi 21 octobre, sa volonté de nationaliser le système privé de retraites en invoquant les pertes subies par les fonds de pension en raison de la crise financière internationale.

Par Christine Legrand

Publié le 22 octobre 2008 à 07h56, modifié le 22 octobre 2008 à 08h22

Temps de Lecture 2 min.

La présidente argentine Cristina Kirchner a annoncé, mardi 21 octobre, sa volonté de nationaliser le système privé de retraites en invoquant les pertes subies par les fonds de pension en raison de la crise financière internationale. Le polémique projet de loi devra être approuvé par le Congrès.

L'opposition accuse le gouvernement péroniste de vouloir s'approprier des quelques 30 milliards de dollars de fonds gérés par les sociétés privés de retraite (AFJP) et de près de 3 milliards de dollars de cotisations par an. Le régime privé de retraite, qui existe depuis 1994, parallèment au système public, compte 9,5 millions affiliés - soit quelque 53 % des salariés argentins - bien que seuls 3,6 millions cotisent réellement. Huit des dix AFJP sont entre les mains de banques privées, certaines étrangères. Elles ont investi la plus grande partie de l'argent de leurs affiliés dans des actions et principalement des bons du Trésor argentin qui se sont écroulés depuis le début de la crise financière. Une des plus importantes, Consolidar, appartient à la banque espagnole Banco Frances (BBVA).

La Bourse de Buenos Aires a mal accueilli ce projet de nationalisation, plongeant, mardi, de près de 11 %. " Comme les Etats-Unis ont lancé un plan de sauvetage des banques, l'Argentine veut sauver ses retraités " revendique, à Buenos Aires, un fonctionnaire. " Rien ne peut mieux garantir le paiement des retraites aux travailleurs que l'Etat " juge Hugo Moyano, le chef de la Confédération générale du Travail, la plus importante centrale ouvrière du pays, allié du gouvernement. Hugo Yasky, chef de la Confédération des travailleurs argentins (CTA), indépendante du gouvernement, est également favorable.

La grande majorité des retraités argentins touchent de maigres pensions. Pour le quotidien La Nacion (conservateur, opposition), le but du gouvernement n'est pas d'améliorer leur sort mais de " s'assurer le financement lui permettant d'éviter un défaut de paiement de la dette publique ". Le besoin de financement pour le service de la dette atteindra quelque 40 milliards de dollars entre 2009 et 2010. Plusieurs économistes dénoncent " un pillage " affirmant que " l'Etat s'approprie de fonds privés, comme l'ont déjà fait des gouvernements antérieurs ".

Cristina Kirchner n'est pas assurée d'un vote positif au Congrès. Le Sénat a voté récemment à l'encontre d'un projet de loi prévoyant une hausse des taxes à l'exportation des céréales à l'issue d'une révolte sans précédent des agriculteurs qui a paralysé le pays pendant plus de quatre mois. Le régime privé de retraites avait été lancé par l'ancien président Carlos Menem (1908-1999), péroniste converti au néo-libéralisme, malgré l'opposition de nombreux secteurs politiques et sociaux qui critiquaient la vague massive de privatisations des années 1990. A l'époque le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale s'étaient fait les apôtres d'un système privé de retraites mis en place, pour la première fois en Amérique Latine, par le Chili durant la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990). Aujourd'hui, le Chili étudie la possibilité d'un régime public de retraites. En Argentine, les travailleurs devaient choisir entre les systèmes public et privé, sans pouvoir changer d'option à posteriori. L'an dernier, le gouvernement de l'ex-président péroniste Nestor Kirchner avait permis à ceux qui avaient choisi le régime privé de revenir, s'ils le souhaitaient, au système public. Quelques deux millions de travailleurs étaient passés au régime public.

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