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Missing : le Chili de Pinochet vu par Costa-Gavras
mercredi 28 septembre 2016, par
Sorti en 1982, le film de Costa-Gavras raconte l’histoire d’un journaliste américain disparu dans le Chili de Pinochet et la quête désespérée de son père, incarné par un magistral Jack Lemmon. Retour en salles le 26 octobre prochain en version restaurée.
En 1982, le Chili vivait encore en pleine dictature (1973-1990) lorsque, à l’autre côté du monde, le jury du Festival de Cannes donnait la Palme d’Or, à l’unanimité et ex æquo, à Yol, du réalisateur turc Yılmaz Güney et à Missing (Porté Disparu) du franco-grec Costa-Gavras. Le Prix d’Interprétation masculine revenant alors à Jack Lemmon, magistral dans le rôle de cet hommes d’affaires américain qui part à la recherche de son fils, Charles Horman , disparu au Chili après le coup d’état.
Connu principalement pour ses rôles comiques, Lemmon était doublement bouleversant dans le rôle de ce père conservateur qui se méfiait de se son fils un peu gaucho et un peu trainard et qui apprend douloureusement à mieux le connaître tout en découvrant la réalité des agissements du gouvernement de son pays.
Un ami du Chili
C’est au Chili que Costa-Gavras avait tourné, en 1972, en plein gouvernement de l’Unité Populaire, son film Etat de Siège. Il avait alors rencontré Salvador Allende et quelques uns de ses principaux collaborateurs dont le fin tragique l’avait énormément bouleversé. « Pour moi, ce qui était intéressant dans ce film, c’est le fait que ça se passait au Chili,pendant le coup d’État, et que j’avais connu des gens au Chili que j’admirais beaucoup. Je savais très bien qu’il ne s’agissait pas de communistes qui voulaient instaurer un régime communiste, c’étaient des vrais démocrates, et la plupart d’entre eux ont disparu, ou ont été exécutés. C’est une des raisons pour laquelle le sujet m’avait beaucoup intéressé », racontera-t-il lors d’une interview avec Pascal Mérigeau.
Resté depuis un grand ami du Chili [1], Costa-Gavras dut faire face à l’époque à une grande polémique déclenchée par les conservateurs américains qui accusèrent le film et son réalisateur de « donner une mauvaise image des ambassades américaines à l’étranger, montrées comme méprisables et incapables d’aider des citoyens américains dans une situation de crise ».
En attendant sa "ressortie" le 26 octobre, en voici la bande annonce...