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La Spirale : chronique d’une fin annoncée ?

mercredi 7 août 2013

On ne comprend pas le grand intérêt et le fort engagement de nombreux Français pour les événements chiliens sans évoquer, entre autres, le travail de certains cinéastes qui amenèrent le Chili dans les salles obscures françaises. Chris Marker et la Spirale - que vous pouvez regarder ici même dans son intégralité - en sont un excellent exemple.

Réalisé en collaboration avec le regretté documentariste Chris Marker par une équipe formée par Armand Mattelart, Jacqueline Meppiel et Valérie Mayoux, La Spirale est une référence majeure. Non seulement en tant que documentaire mais aussi et surtout en tant que l’une des premières tentatives d’explication sérieuses de l’échec de l’expérience conduite par Salvador Allende.

Le sociologue Armand Mattelart, qui a bien connu cette période-là de l’histoire du Chili car il y a vécu et travaillé entre 1962 et 1973, date à laquelle il a été expulsé par les militaires, expliquait dans une interview que c’est Chris Marker qui lui a proposé de faire un film sur les trois ans de l’Unité populaire.

Augusto Olivares, Jacques Perrin, Chris Marker et Armand Mattelart
D.R.

Cette proposition n’est pas tombée du ciel, explique Mattelart. Elle a une genèse qui remonte à 1972. Cette année-là, Marker est venu en visite au Chili pour s’entretenir avec les cinéastes chiliens et prendre connaissance de la politique cinématographique de l’Unité populaire. Et surtout, voir si l’expérience de la « voie chilienne au socialisme » était en train de produire des formes de cinéma alternatives à partir de collectifs populaires.

Mattelart raconte aussi que tout comme Marker, l’acteur et producteur Jacques Perrin était venu à Santiago notamment pour accompagner le réalisateur Costa Gavras lors du tournage de son film Etat de siège. Lors de ce séjour, Perrin avait eu une longue conversation avec le journaliste Augusto Olivares mort aux côtés d’Allende, dans le palais de La Moneda. Lors de cette conversation, Olivares avait demandé à Perrin : « Puisque tu es producteur, est-ce que tu pourrais faire un film sur le Chili ? Surtout s’il arrive quelque chose ».

Ce fut chose faite au printemps 1976.

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