Une fragile amorce de dialogue se profile-t-elle en Bolivie ? Le vice-président bolivien, Alvaro Garcia Linera, et le préfet élu du département de Tarija, Mario Cossio, au nom des régions contrôlées par l'opposition, qui réclament une large autonomie, ont commencé à discuter, lundi 15 septembre, à La Paz.
Les nouvelles du Pando, ce département amazonien "insurgé" du nord de la Bolivie, font état d'un premier bilan des affrontements des 11 et 12 septembre, entre opposants et partisans du président Evo Morales, de 15morts, 37 blessés et 106 disparus, selon le ministère de l'intérieur. Mais, depuis plusieurs jours que l'état de siège a été décrété au Pando, les autorités militaires ont repris la situation en main.
A Santa Cruz, la métropole de l'est de la Bolivie, c'est aussi l'accalmie. "Comme signe de bonne volonté pour le dialogue et espérant que le gouvernement montrera la même intention d'arrêter la violence dans le pays, nous allons lever les blocages de routes", a annoncé, lundi, Branko Marinkovic, président du Comité civique autonomiste de Santa Cruz. De fait, l'accès à l'aéroport était déblayé, lundi, et la ville pansait ses blessures.
Une "trêve" s'est installée, mais le principal obstacle à un accord entre le gouvernement et l'opposition reste la nouvelle Constitution qui doit être ratifiée par référendum pour entrer en vigueur. "L'obsession des opposants d'empêcher une réélection du président Evo Morales, prévue par la nouvelle Constitution, a précipité la Bolivie dans une crise politique", note Ronald Mendez, directeur du quotidien El Mundo, de Santa Cruz.
Dans ce contexte, le sommet extraordinaire des chefs d'Etat de l'Union des nations sud-américaines (Unasur), lundi à Santiago (Chili), a suscité une lueur d'espoir en Bolivie. Les participants ont apporté leur "soutien unanime" au président Morales et soutenu l'unité du pays. Mais ce soutien à la démocratie bolivienne restera vain si M. Morales et l'opposition n'engagent pas une négociation pour obtenir une "solution durable", a averti le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva.
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu