Élections municipales chiliennes : "Allende vive !"

C’est l’un des slogans les plus scandés lors des manifestations et les plus imprimés dans les affiches et graffitis de la gauche chilienne : Allende vive ! (Allende vit !)

Il va de soi que, jusqu’à ce dimanche d’élections municipales chiliennes, tout le monde comprenait qu’il s’agissait là d’un hommage, de l’expression d’une émotion collective de respect et d’admiration pour le président mort à La Moneda en 1973.

Sauf que, ce dimanche 28 octobre, jour d’élections municipales au Chili, les nouveaux registres électoraux [1] annonçaient, à la stupeur générale que le citoyen Salvador Guillermo Allende Gossens, Carte d’Identité N° 172845-8 était bel et bien vivant. Et tout à fait en mesure de voter dans une école du quartier ouest de Santiago. Encore heureux, sa fiche dans les registres électoraux (voir l’illustration) précisait qu’il "n’a pas été nommé assesseur de son bureau de vote".

Un déroute pour le président Piñera

Au delà de "l’anecdote", particulièrement cocasse dans un pays où voici quelques jours certains responsables se moquaient de la fiabilité du système électoral vénézuélien, ces élections mettent en évidence la grande désaffection qui frappe aussi bien l’actuel gouvernement chilien que, d’une manière plus générale, l’ensemble de la classe politique chilienne, dont les insuffisances ont été notamment mises en évidence par les récentes mobilisations des étudiants.

Une désaffection qui se traduit par la défaite d’une certain nombre de candidats "emblématiques" proches du pouvoir - dont le maire de Santiago- et par une abstention qui, selon les premières estimations, pourrait atteindre 60% de l’électorat.