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Bolivie : état de siège dans le nord du pays

La Paz a essayé de reprendre en main la situation, vendredi 12 septembre, après les affrontements entre opposants et partisans du président bolivien, Evo Morales.

Par Paulo A.Paranagua

Publié le 13 septembre 2008 à 11h52, modifié le 13 septembre 2008 à 19h31

Temps de Lecture 2 min.

La Paz a essayé de reprendre en main la situation, vendredi 12 septembre, après les affrontements entre opposants et partisans du président bolivien, Evo Morales, qui avaient fait au moins huit morts, jeudi. L'état de siège a été décrété dans le département amazonien de Pando (nord), peuplé d'à peine 70000 habitants. De nouveaux incidents se sont produits, vendredi, à l'aéroport de Cobija, chef-lieu du département, provoquant la mort d'un homme.

La Bolivie est sous le choc. "Les gens sont traumatisés", confie le politologue Jorge Lazarte, ancien élu centriste à l'Assemblée constituante de 2007, joint par téléphone à La Paz. "Les Boliviens ne sont pas habitués à une telle violence en politique, assure-t-il. J'espère que cela favorisera un sursaut des dirigeants, ouvrant la voie au dialogue." Une première rencontre a eu lieu, vendredi à La Paz, entre le vice-président, Alvaro Garcia Linera, et le préfet élu du département de Tarija, Mario Cossio. Celui-ci représentait les départements contrôlés par l'opposition, qui se sont prononcés pour une large autonomie régionale, inspirée par l'expérience récente de l'Espagne. Fait inhabituel, la police a dispersé, devant le palais présidentiel, des partisans de M. Morales venus pour conspuer M. Cossio.

Les forces armées, qui font preuve de retenue depuis le début de la crise, sont sorties, vendredi, de leur réserve. "Nous ne tolérerons plus l'action de groupes radicaux et violents, qui mènent uniquement à l'affrontement entre Boliviens", a lancé le commandant des armées.

Le général Luis Trigo a également pris position contre le président vénézuélien, qui, la veille, s'était déclaré prêt à intervenir militairement en Bolivie en cas de renversement d'Evo Morales. "Au président du Venezuela, Hugo Chavez, et à la communauté internationale, nous disons que les forces armées rejettent emphatiquement les ingérences extérieures, quelles qu'elles soient", a déclaré le général. Le ministre des relations extérieures, David Choquehuanca, interrogé à ce sujet, a renchéri : "Les problèmes entre Boliviens, nous allons les régler nous-mêmes." La "solidarité" exprimée par M. Chavez à l'égard de M. Morales a donné à la crise politique en Bolivie une dimension diplomatique régionale. Après l'expulsion, mercredi, de l'ambassadeur des Etats-Unis à La Paz, le président vénézuélien lui a emboîté le pas, expulsant à son tour l'ambassadeur des Etats-Unis à Caracas. En vertu de la règle de la réciprocité, Washington a déclaré persona non grata les ambassadeurs des deux pays aux Etats-Unis.

Au même moment, le Trésor américain a annoncé qu'il gelait les actifs de deux responsables des services secrets et d'un ancien ministre du Venezuela, qu'il accuse d'avoir accordé une "aide matérielle aux Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) dans leur trafic de drogue". Ces sanctions visent Hugo Armando Carvajal Barrios, chef de la direction des renseignements militaires (DGIM), et Henry de Jesus Rangel, chef de la direction des services de renseignement et de prévention (DISIP), ainsi que Ramon Rodriguez Chacin, qui était il y a quelques jours encore ministre de l'intérieur et de la justice.

M. Rodriguez Chacin, chargé de recevoir les otages libérés par les FARC en début d'année, est accusé d'avoir "essayé de faciliter un prêt de 250 millions de dollars du gouvernement vénézuélien aux FARC fin 2007" et d'"être leur principal contact au sein du gouvernement vénézuélien pour les armes".

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