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Chavez réopéré, le Venezuela sur le qui vive...

jeudi 1er mars 2012, par Eduardo Olivares Palma

Tandis que le vice-président vénézuélien Elias Jaua annonçait à Caracas que l’opération du président Hugo Chavez "s’est déroulée comme prévu et son résultat est satisfaisant", la société vénézuelienne reste inquiète après l’annonce faite vendredi dernier par Chavez lui-même depuis La Havane où il venait d’arriver pour se faire opérer.

Tout en essayant de rassurer ses partisans, le leader vénézuelien avait alors confié que cette tumeur pourrait être cancéreuse, ce qui pourrait bien entraîner de nouvelle sessions de chimiothérapie et un retrait de la vie publique comme celui qui s’était déjà produit en juin 2011 lors de l’ablation d’une tumeur "de la taille d’une balle de base-ball".

Doutes et pronostiques contradictoires

L’inquiétude des militants chavistes a dû notamment monter d’un cran après la publication ces jours-ci par Wikileaks d’un courriel confidentiel qui, parmi d’autres considérations, consigne que "les médecins russes et cubains qui soignèrent le président au mois de juin dernier donnent moins d’une année de vie au leader vénézuelien".

Le courriel, publié notamment par le journal espagnol El Pais, souligne par ailleurs les critiques des médecins russes à l’égard de ses homologues cubains qui, à leur avis, auraient effectué une "chirurgie erronée".

Selon les documents publiés par Wikileaks, étant donnés les regards différents que les médecins cubains et russes portent sur la santé d’Hugo Chavez, "les premiers pensaient qu’il avait deux ans à vivre, tandis que l’équipe russe lui donnait un an seulement".

L’horizon électoral

Au-delà de la naturelle commotion que l’état de santé du président de la république peut provoquer chez ses concitoyens, l’éventualité d’un éloignement prolongé du chef de la révolution bolivarienne de la scène politique de son pays prend une tout autre importance dans le contexte préélectoral que connait le pays.

En effet, le 7 octobre prochain à l’occasion des élections présidentiels, le pouvoir chaviste et la continuité même de la révolution bolivarienne pourraient être mis à l’épreuve par l’opposition qui semble désormais unie et en ordre de bataille derrière le gouverneur de l’État de Miranda, Henrique Capriles qui a d’ores et déjà proclamé : "mon adversaire est Chavez et son leadership pharaonique et messianique qui prétend qu’il est au-dessus du bien et mal".

Du côté des amis du président malade, les personnalités les plus souvent évoquées au cas où il serait définitivement dans l’incapacité de se présenter aux élections sont l’actuel ministre de Relations Extérieures, Nicolás Maduro, et Adán Chávez, le grand frère de l’actuel président.