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La Cour pénale internationale veut que la Colombie juge ses paramilitaires

Le procureur de la CPI s'est rendu à Bogota après l'extradition controversée de chefs paramilitaires aux Etats-Unis

Par Marie Delcas

Publié le 29 août 2008 à 19h34, modifié le 29 août 2008 à 19h34

Temps de Lecture 2 min.

La Cour pénale internationale garantira qu'il n'y aura pas d'impunité en Colombie", a déclaré le procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo, mercredi 27 août à Bogota, au terme d'une visite de trois jours, la deuxième qu'il effectue en moins d'un an. "En termes de gravité, la Colombie est au même niveau que le Congo-Kinshasa, avec 5 000 morts depuis 2002", a précisé le procureur. Aussi bien les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, extrême gauche) que les groupes paramilitaires d'extrême droite ont commis des crimes contre l'humanité, a-t-il souligné.

L'extradition aux Etats-Unis de 13 chefs paramilitaires, au mois de juin, est à l'origine de la visite de M. Moreno Ocampo. Ils y seront jugés pour trafic de drogue. La CPI veut en savoir plus sur les raisons ayant conduit Bogota à extrader ces hommes qui avaient sans doute beaucoup à dire à la justice colombienne sur les complicités dont ils ont bénéficié auprès du pouvoir.

Le scandale de la "parapolitique", sur les liens entre les milices paramilitaires et des élus de la majorité présidentielle, tourne à l'affrontement entre le président Alvaro Uribe et la Cour suprême. Lundi, son président, Francisco Ricaurte, a dénoncé "un complot d'un secteur du gouvernement colombien en alliance avec les paramilitaires pour discréditer la Cour suprême de justice".

Depuis des mois, la Cour mène l'enquête. Plus de trente élus ont été arrêtés et attendent, en prison, leur sentence. M. Uribe n'a de cesse de fustiger la partialité du haut tribunal. Le chef de l'Etat accuse certains juges de fabriquer des témoignages contre ses proches.

La presse a relancé l'affaire en révélant que deux émissaires des paramilitaires avaient été secrètement reçus au palais présidentiel. Cette annonce a suscité la vive réaction du président de la Cour suprême. M. Ricaurte est convaincu que des membres du gouvernement sont prêts à tout pour faire obstacle à la justice.

M. Uribe a admis que deux de ses proches collaborateurs avaient, avec son accord, rencontré les représentants des paramilitaires. Mais, a-t-il précisé, les preuves que ceux-ci disaient avoir contre la Cour n'ont pas été prises au sérieux.

Le président de la République s'est défendu de faire pression sur la justice en attaquant les magistrats "qui n'ont rien fait contre les paramilitaires avant 2002", date de son arrivée au pouvoir. Et il a réitéré ses accusations concernant le "trafic de témoignages" auquel se livrerait la Cour.

L'analyste Pedro Medellin estime néanmoins que "les révélations concernant les réunions entre des représentants des paramilitaires et des proches collaborateurs d'Alvaro Uribe tombent à un très mauvais moment". Pour échapper à la juridiction de la Cour suprême et passer aux mains de la justice ordinaire, plusieurs parlementaires ont choisi de démissionner de leur poste. Deux d'entre eux viennent d'être remis en liberté, dont Mario Uribe, cousin du chef de l'Etat.

La destitution et la mise en examen d'un ancien procureur régional, Guillermo Valencia Cossio, ne sont pas faites pour arranger l'image des institutions. Accusé de complicité avec un chef de la mafia, il est le frère de Fabio Valencia Cossio, le ministre de la justice. C'est, une fois encore, la presse qui a révélé des conversations téléphoniques compromettantes.

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