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Affaire Cassez : le Mexique a-t-il manqué à sa parole ?

samedi 19 février 2011, par Eduardo Olivares Palma

Réagissant au propos du porte-parole du gouvernement français qui évoquait "des engagements publics de la part de monsieur Calderón et des autorités mexicaines", celles-ci ont répondu que "le chef de l’Etat mexicain ne s’est à aucun moment engagé à autoriser le transfèrement demandé".

"Contrairement à ce qu’ont affirmé plusieurs sources anonymes, le chef de l’Etat mexicain ne s’est à aucun moment engagé à autoriser le transfèrement demandé".

La phrase est probablement l’un des points clé de la réponse que les autorités mexicaines ont donné aux propos tenus voici quelques jours par le porte-parole du gouvernement français, François Baroin (voir vidéo).

En effet, on a souvent entendu dans les coulisses parisiennes de cette affaire que l’une des raisons de la surprise voire de l’agacement de Paris, tenait au fait, dans un premier temps, les autorités mexicaines semblaient disposées à trouver une formule permettant à Florence Cassez de purger sa peine en France. Sous la pression de l’opinion publique et de l’opposition politique mexicaines, la prédisposition initiale aurait cédé la place à la réponse négative que le communiqué vient de confirmer.



Le ministère mexicain des affaires étrangères y rappelle que
"la Convention de Strasbourg sur le transfèrement des personnes condamnées établit de façon claire et précise qu’il faut qu’il y ait accord entre l’Etat de condamnation et l’Etat d’exécution pour que soient appliquées ses dispositions. Le transfèrement est donc potestatif pour l’Etat requis", tout en soulignant que "en ce qui concerne le cas de Florence Cassez et en réponse à une lettre du président Nicolas Sarkozy, le président Felipe Calderón a indiqué à son homologue français le 6 février 2009 « qu’il sera possible d’envisager l’applicabilité de la Convention sur le transfèrement des personnes condamnées adoptée à Strasbourg, France, le 21 mars 1983 », une fois que le jugement condamnatoire sera ferme".

Le 22 juillet 2009, ajoute le communiqué, "le président Felipe Calderón a écrit au président Nicolas Sarkozy dans une lettre signée , où il est signalé que « les différences entre les systèmes juridiques du Mexique et de la France ne permettent pas à mon gouvernement de donner un consentement pour que Madame Florence Cassez soit transférée en France afin d’y purger le reste de la peine prononcée par les tribunaux mexicains ».

" Il n’est donc pas possible de soutenir qu’à un moment donné il a été question de transférer Florence Cassez dans le cas d’une condamnation définitive ", insistent les autorités mexicaines, voulant ainsi couper court aux insinuations de "parole non tenue" qui expliqueraient la "crispation" des relations franco-mexicaines dont parlait le ministre Baroin.

En attendant la suite des évènements et tel que le décrivait Libération dans sa Une du 16 février, il est certain que dans cette regrettable passe d’armes, Florence Cassez tout comme les nombreux acteurs de l’amitié et des échanges franco-mexicains se retrouvent bel et bien...piégés.

Quant à l’Année du Mexique...