La "Minga Global" arrive en France

C’est une vielle tradition que l’on retrouve sous des formes parfois différentes dans plusieurs pays d’Amérique Latine. Lorsque dans une communauté autochtone on entreprend un projet d’intérêt collectif, tout le monde y va de sa contribution, bénévole, dans le cadre d’une...Minga.

Il était donc tout à fait naturel qu’au-delà de sa signification quotidienne en termes de vie communautaire, la Minga soit aujourd’hui au cœur des mobilisations des peuples autochtones d’Amérique Latine pour ce grand projet d’intérêt collectif qu’est la défense de leurs droits et au Buen Vivir .

C’est ainsi qu’en Colombie, les communautés indigènes ont réalisé en 2008 la première "Minga de Resistencia Indigena", suivie quelque temps après d’une ’Marcha de la palabra". Lors de ces deux manifestations, les indigènes du Cauca ont été accompagnés par d’autres communautés ainsi que par des ONG et des organisations de paysans, d’étudiants et de colombiens d’origine africaine. Ils étaient tous venus soutenir leurs demandes de cessez le feu et de dévolution des terres aussi bien au gouvernement qu’à la guerrilla et les paramilitaires.

Il en va de même des communautés indigènes du Pérou, Équateur et de l’ensemble des pays américains qui lors du Forum Social Mondial de Belem de janvier 2009 et du 4ème Sommet des peuples d’Abya Yala (désignation indigène du continent américain), avaient appelé à une Minga Global por la Madre Tierra à partir de ce 12 octobre 2009. Il faut rappeler que le 12 octobre est la date de la découverte de l’Amérique par Christophe Collomb. Pour les peuples indigènes, elle "marque le début de l’invasion des Amériques et du génocide des peuples premiers mais rappelle également cinq siècles de luttes et de résistances"

La "Minga Global" en France

En France, c’est collectif d’une treintene d’organisations [1] qui a organisé une Semaine de solidarité avec les peuples autochtones des Amériques, destinée à "faire entendre directement l’expression de représentants des peuples autochtones, de faire connaître leurs luttes (et) débattre des défis que nous avons à relever ensemble : la lutte contre la marchandisation de la vie et des biens communs, la militarisation des territoires, la criminalisation des luttes sociales et la construction du Bien Vivre Ensemble dans la paix et la justice sociale, la souveraineté alimentaire et la préservation de la planète".

Une semaine qui -au delà des activités programmes entre le 12 et le 17 octobre- connaîtra un prolongement samedi 31 de octobre lors de la "Soirée péruvienne de solidarité en soutien aux luttes des peuples de l’Amazonie péruvienne au bénéfice de l’AIDESEP [2].