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Celso Amorim : la présence de bases étrangères en Amérique du Sud exige de la transparence, voire des garanties légales

lundi 31 août 2009

Invité par la France à participer à s’exprimer devant la XVII Conférence des Ambassadeurs, le ministre brésilien des affaires étrangères a souligné que "la présence de bases étrangères en Amérique du Sud éveille des sensibilités de nature politique – et même psychologique – qui doivent être prises en compte".

Il était à Paris à la veille de la réunion de la Conférence extraordinaire de l’Unasur (Unión de Naciones Suramericanas), à Bariloche, en Argentine, consacrée notamment à la question des bases nord-américaines en Colombie.

S’adressant aux ambassadeurs français à propos de la recherche d’une "meilleure gouvernance mondiale", Amorim a pris le temps de faire connaître la position de son pays par rapport à l’émotion suscitée en Amérique Latine par la question des bases militaires ainsi qu’à l’importance que le Brésil assigne à l’Unasur.

"Avant de conclure, je souhaite faire un bref commentaire sur la situation de l’Amérique du Sud. J’accompagnerai le président Lula, demain, à la Conférence extraordinaire de l’Unasur, à Bariloche, en Argentine, qui abordera, entre autres thèmes, la question des bases nord-américaines en Colombie.

Bien sûr, le Brésil respecte le droit souverain de la Colombie de signer les accords internationaux qu’elle juge pertinents afin de préserver l’ordre dans son pays. Toujours est-il que la présence de bases étrangères en Amérique du Sud éveille des sensibilités de nature politique – et même psychologique –, qui doivent aussi être prises en compte.

Tout arrangement de ce type – qu’on l’appelle bases, installations ou simplement « présence » – exige la transparence, voire des garanties légales quant à l’emploi du personnel et des équipements étrangers. D’autre part, le renforcement du dialogue franc et ouvert entre tous les pays est essentiel pour rétablir la confiance, surtout dans les cas où les relations sont déjà détériorées.

Aux côtés du président Lula lors d’un précèdent sommet de l’Unasur

Je tiens à souligner l’importance de l’Unasul comme forum de dialogue à la disposition des pays de l’Amérique du Sud. Beaucoup de critiques se sont empressés de signaler des points de friction entre les pays de la région. Ils en ont conclu que ces divergences constituent un échec prématuré de l’organisation sud-américaine. Mais l’existence d’un forum permanent de dialogue contribue justement à l’atténuation des tensions et à éviter la prise des positions irréconciliables. La rencontre de demain au niveau présidentiel, à Bariloche, offre une opportunité pour que les différends entre les pays de la région soient résolus de façon coopérative et pacifique.

La grande mobilisation diplomatique en faveur de la reprise du dialogue entre l’Equateur et la Colombie après les événements du 1er mars de l’année dernière est un exemple éloquent de la manière dont les forums régionaux – dans ce cas, le Groupe de Rio – peuvent être utiles. Durant la récente crise en Bolivie, l’action de l’Unasul a été décisive pour la pacification politique dans ce pays.

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