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Sommet des Amériques : Non mais...

mardi 21 avril 2009, par Eduardo Olivares Palma

Faute d’accord sur la façon d’aborder la question de Cuba, la déclaration finale du Sommet des Amériques n’a pas été « signée » par les 34 chefs d’État des Amériques réunis à Trinidad Tobago. Loin de constituer un constat d’échec, cette non signature est apparemment la meilleure preuve des vents de rapprochement qui soufflent sur les continent.

Ça bouge bien de l’autre côté de l’Atlantique ! Les changements intervenus ces dernières années aussi bien au Sud qu’au Nord du Rio Grande, semblent avoir changé singulièrement la donne. Si les 4 sommets précédents s’étaient souvent soldés par des déclarations de bienséance aussi unanimes que vides de sens, de l’avis général il en va autrement de celui-ci.

En effet, loin de constater un échec, la signature de la déclaration finale par le seul amphitryon, le Premier Ministre de Trinidad-et-Tobago, Patrick Manning, montre que les chefs d ’états américains ont voulu mettre l’accent sur ce qui, au-delà de la question cubaine, les rassemble désormais. Pragmatiques et désireux de garder la sentiment dominant de « vivre une nouvelle ère », ils ont ainsi évité de manifester par la signature un désaccord qui aurait donné un arrière goût d’échec à un sommet où, de Chavez à Obama, tout le monde fait état de retrouvailles plutôt heureuses. C’est pourquoi, exception faite du pays organisateur du Sommet, personne n’a signé la déclaration.

Le premier ministre Manning, seul signataire de la déclaration finale

Cuba va ?

Certes, les désaccords sur le rythme et les conditions du retour de Cuba au sein de la « famille américaine » sont toujours là, qui cachent souvent d’autres contentieux, notamment en matière de leadership sur les pays du sud de l’Amérique. Un retour qui, à coup de gestes, petites phrases et signaux divers, semble cependant bel et bien amorcé. L’assouplissement décidé par Obama des déplacements et des transferts d’argent et les propos de Raul Castro se déclarant « ouvert à un dialogue sur tout, y compris, les droits de l’homme, la liberté de la presse (et) les prisonniers politiques », ont de tout évidence sonné le glas d’une ère marquée par une stratégie d’isolement dont Obama lui même a déclaré qu’elle « n’a pas fonctionné ».

Lorsque l’œil du cyclone économique semble plus proche que jamais, les vents nouveaux qui soufflent outre-atlantique sont porteurs d’espoir et ouvrent peut-être la voie à un Bicentenaire marqué par l’installation définitive de l’Amérique Latine dans cette cour des grands où se joue in fine la durabilité des avancées démocratiques et économiques qu’elle a su faire ces dernières années.