Haitians rest from cleaning their house of mud after floodings in the town of Gonaives September 21, 2008. Haiti has been blasted by four storms - Hurricanes Gustav and Ike and Tropical Storms Fay and Hanna - since mid-August, killing hundreds and destroying homes and crops.

Haitians rest from cleaning their house of mud after floodings in the town of Gonaives September 21, 2008. Haiti has been blasted by four storms - Hurricanes Gustav and Ike and Tropical Storms Fay and Hanna - since mid-August, killing hundreds and destroying homes and crops.

L'Express

Pour Haïti, c'est un peu la triple peine. Il y eut d'abord, en mars, sur fond d'envolée des prix des denrées de base, de violentes émeutes de la faim. Puis, au coeur d'un été meurtrier, les ravages des ouragans Fay, Gustav, Hanna et Ike (800 morts, 120 000 maisons détruites, 1 million de sans-abri et 1 milliard de dollars de dégâts).

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Fléaux aggravés par une troisième calamité: l'instabilité politique. Le nouveau Premier ministre, Michèle Pierre-Louis, a enfin obtenu, le 5 septembre, l'investiture du Parlement. Des semaines durant, les élus du pays le plus pauvre des Amériques n'ont rien trouvé de plus urgent à faire que d'ergoter sur l'homosexualité supposée de l'impétrante...

Sans doute faut-il ajouter à cette conjonction astrale désastreuse la débâcle financière planétaire.C'est dans ce contexte que le Programme alimentaire mondial (PAM) s'efforce de parer au plus pressé. A ce jour, l'agence onusienne a fourni des vivres à 900 000 sinistrés, avec le concours de la Protection civile haïtienne et des ONG locales, telle Caritas. "Premier casse-tête, l'acheminement, précise Myrta Kaulard, directrice du PAM pour Haïti. Le réseau routier, déjà médiocre, a été quasi anéanti. Et sept ponts principaux emportés. Il faut donc desservir les zones isolées par hélicoptère ou par bateau. L'un fait la navette entre Port-au-Prince et les Gonaïves, ville saccagée; l'autre, le tour de la péninsule sud." Deuxième priorité, le ravitaillement des écoles et des centres de santé, qu'il faut au demeurant restaurer, afin d'enrayer l'essor de la malnutrition et des anémies. "La moitié des récoltes sont perdues, souligne Myrta Kaulard. Et l'équilibre social paraît précaire. Si la détresse des démunis perdure, si les transferts de fonds de la diaspora régressent, de nouvelles révoltes peuvent éclater. La période cruciale? Le premier trimestre 2009."

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