Jacques Chérèque : "le Chili est resté très présent dans mon cœur"

par Jacques Chérèque

Dans les années 55, mon meilleur ami (parrain de mon fils aîné) est allé à Santiago pour diriger une société d’autobus. Il s’est marié là-bas, a eu deux enfants. Il est décédé en 1967. Cela a été mon premier lien avec le Chili, lien qui dure toujours avec sa veuve que j’ai rencontrée en 1973 à Santiago et ensuite en France, pendant la période Pinochet, pendant laquelle elle s’est exilée. (Coup de chance, mon fils est allé les voir cette année au printemps).

C’est pourquoi, j’ai d’autant plus apprécié, en avril 1973, lorsque la Fédération Internationale des Ouvriers de la Métallurgie , branche Europe, m’a désigné pour la représenter au Forum international organisé par la CUT sur le rôle des multinationales. J’y représentais aussi la confédération CFDT.

Cela a été la découverte de la période Allende avec déjà toutes ses difficultés, quelques mois avant le coup de force de Pinochet.

J’en ai surtout profité pour nouer des relations avec les syndicalistes du Syndicat du Cuivre, dont la FGM a accueilli certains ensuite lors de leur exil. Ainsi, avant d’essayer de se réfugier dans l’ambassade de France à Santiago, deux syndicalistes menacés avaient pris la précaution de demander à un Français de m’en informer, dès son retour en France prévu le lendemain.

Pour toutes ces raisons, personnelles et syndicales, le Chili est resté très présent dans mon cœur. Le Chili, ce sont des moments lointains et chers.

Je souhaite donc soutenir toutes les initiatives prises pour ne pas oublier particulièrement cette quarantième année.